Si si, je l’ai fait ! J’avais acheté cette tong éclairante chez Triathlon (oui ici c’est un petit magasin qu’on a). Elle me plaisait avec sa cellule solaire et ses deux LED blanches super lumineuses.
J’ai toujours été fan de ces gadgets technologiques à quelques euros et bien entendu j’ai craqué pour celui-là. Il faut dire que je mérite mon surnom d’Inspecteur Gadget !
Vous aviez déjà pu admirer mes tongs dans un précédent article. cette fois c’est une tong miniature que je vous propose.
Mon seul regret c’est qu’il n’y ait eu que des pieds droits…. tssss impossible d’avoir la paire…Voilà comment se présente l’article lorsque vous le découvrez en magasin. une tong de quelques centimètres de long, avec un système pour y accrocher vos clés.
La cellule photovoltaïque est protégée par une feuille de plastique transparent qu’il faudra enlever avant d’utiliser la tong.
Un interrupteur situé sur le côté gauche vous permet d’allumer les LED qui se trouvent en bout de la tong pour éclairer votre chemin ou trouver le trou de la serrure le soir ou vous avez testé le distributeur de bière.
Sur la face opposée à celle de l’interrupteur il y a même une LED qui indique la charge…
Tout ça marchait très bien (bin oui pour une tong, c’est normal)… En bon curieux, je me demandais ce que la tong pouvait avoir dans le ventre et je me disais que ce serait le pied 😉 de découvrir ses secrets.
Je montre le joujou à un de mes collègues et je lui demande s’il avait une idée de ce qui se cache dans cet engin. Il me répond tout de go : « Bin, t’as qu’a hacker ta tong ! »
Pour moi sa réponse résonne comme « Ta Katie t’a Quitté », un titre de Boby Lapointe, génial tricoteur de mot et, amis informaticiens, inventeur d’une prononciation du codage binaire pour la codification en base 16, qu’il nomma « bibi-binaire » (pour binaire puissance deux puissance deux). On nomme aussi cette codification « bibi », et son avantage principal sur la notation classique est un énoncé à la fois plus bref, plus compréhensible, voire plus poétique des nombres…
La décision est prise, et je dis : « J’vais hacker la tong ! ». Tout le monde n’avait pas compris… J’ai dû expliquer que ça ne concernait ni un pharaon de la XVIIIe dynastie ni un rappeur marseillais !
Première opération : enlever les deux vis bien visibles côté semelle :
L’opération ne pose aucun problème et les vis sont rapidement extraites.
Mais bon, vous l’aurez deviné, la tong résiste. Les deux moitiés sont sans doutes collées, il va falloir employer les grands moyens et sortir le pied de biche.
Insérons délicatement la lame entre les deux parties, tournons doucement le tournevis et un craquement libérateur nous apprend que quelque chose vient de céder. Mais une petite partie seulement est libérée.
On commence à apercevoir les tripes de la godasse. Il suffit ensuite de continuer à jouer du tournevis en faisant un tour complet et… le tour est joué.
On commence déjà à avoir une idée de ce que contient la tong. Ne plissez pas les yeux, je vais vous approcher pour mieux voir…
Encore plus près ?
Les choses deviennent plus claires. La cellule envoie le courant sur une carte électronique qui charge la batterie et alimente les LED pour l’éclairage lorsque l’interrupteur est actionné.
La LED de charge est en fait une LED bicolore (elle a 3 pattes) et doit indiquer la charge de la batterie. Mais bon, là je botte en touche, je suis daltonien et je vois juste que la LED est allumée…
La carte électronique me semble soudée à la main. Les soudures sont trop irrégulières pour avoir été faites à la vague. et il reste de petites traces de soudure caractéristiques…
Retournons tout ce bazar pour voir ce qui se cache dessous.
A gauche on retrouve la tong avec sa cellule. La partie blanche qu’on distingue dans les trous d’où sortent les fils, c’est de l’adhésif double face utilisé pour maintenir la cellule en place. Il a l’air costaud. Je n’ai pas pu « éjecter » la cellule en poussant à cet endroit (pas trop fort pour ne pas casser la cellule…).
L’accumulateur est un LiPO de 3.7V et 80mAh. Je ne pense pas avoir vu sur la « notice » que c’était du LiPO et qu’il fallait prendre certaines précautions d’utilisation…
La carte de circuit imprimé a des pistes larges qui ne devraient poser aucun problème avec les courants en jeu. C’est un circuit double face à trous métallisés, sérigraphié.
Voyons un peu ce qu’il y a sur cette carte:
Une diode, trois transistors et une poignée de résistances suffisent à garnir la carte.
J’ai essayé de relever le schéma. Les transistors sont difficilement identifiables en l’absence d’indications. T1 et T2 sont notés 2A et T3 CB92… avec ça comme info !
Le schéma a été réalisé sur shemeit, éditeur de schéma gratuit en ligne. Merci à Dominique de McHobby pour cette info trouvée sur son blog.
En haut le circuit de lampe avec l’accumulateur LiPO, l’inter qui alimente en parallèle les 2 LED blanches munies chacune de leur résistance.
En bas la cellule est reliée à l’accumulateur via une diode D1 à faible chute de tension (0,32v mesurés) et une résistance R1 (marquée 0) servant peut-être de fusible.
Voici comment j’interprète le schéma (mais je peux me tromper) : Un circuit de 3 transistors sert à indiquer l’état de charge et sans doute à réguler pour éviter une surcharge de l’accu en dérivant le courant de la cellule à la masse par T3. J’ai un doute pour Q3/T3 sur le type de transistor et son fonctionnement. Quand la tension de l’accu est faible Q2/T2 est bloqué. Un petit courant circule dans l’émetteur de Q1/T1, R5 et la diode de droite de DA1. Cette diode n’est pas parcouru par un courant suffisant pour s’allumer. T1/Q1 conduit et allume la diode gauche de DA1. Quand la tension de batterie augmente, T2/Q2 commence reçoit un courant base-emetteur via R4 et la jonction B-E de Q3/T3. Il se met à conduire et bloque Q1/T1. Cette fois c’est la LED de droite de DA1 qui s’allume grâce au courant de Q2/T2. De plus Q3/T3 se met aussi a conduire et « court-circuite » la cellule photovoltaïque pour envoyer le surplus de courant à la masse et protéger l’accu LiPO.
C’est mon interprétation de ce schéma peu habituel et toutes vos remarques seront les bienvenues…
Comme c’est obligatoire en France, la tong est livrée avec une notice. Amis presbytes passez votre chemin. Il a fallu que j’agrandisse cette notice de la taille d’une feuille à cigarette pour pouvoir examiner son contenu !
Les pictogrammes sont assez clairs (une fois agrandis).
Attention aux yeux avec ces LED ultra brillantes. La portée annoncée de 18m me semble un peu (beaucoup) optimiste. On doit voir la lumière à cette distance… De là à éclairer ? Je n’ai pas encore utilisé la tong suffisamment longtemps pour vérifier son fonctionnement durant 1h15mais à faible distance, comme lampe de poche ou pour un éclairage d’appoint elle joue bien son rôle. J’ai même fait quelques photos de composants en l’utilisant comme éclairage dans un endroit d’un circuit que la lumière de la tente photo n’atteignait pas… Par exemple ci-dessus le SOC du B+ avec sa mémoire, éclairés par la tong pour la photo.
Et puis vous savez quoi ? Eh bien la tong fonctionne encore après que je l’aie démontée. D’habitude, les objets qui subissent ma curiosité ont une fâcheuse tendance à refuser de coopérer… Allez savoir pourquoi ?
Voilà, c’est ici que s’achève mon hack de tong. Le rapport avec le Raspberry Pi ? Peut-être une source d’éclairage que le RasPi pourra déclencher au besoin? On verra. En tous cas le circuit est là avec sa cellule, prêt à rendre service.
Cette rubrique de hack est une première, comme les récentes rubriques « j’ai testé pour vous« . Je profite de cette période de vacances pour tester d’autres approches de la framboise et des circuits électroniques.
Votre avis sera le bienvenu : Cette rubrique a-t-elle sa place sur le blog ? En voulez vous d’autres ? Avez vous vous -même haché un gadget, un truc, un machin que vous voudriez montrer ? Les commentaires vous tendent les bras ! Lâchez-vous !
Je pensais qu’on allait avoir droit à un vrai hacking .
Je suis déçu .
Tong Pi , ça sera peut-être pour la prochaine fois .
je la programmerai en Pi-Tong 😉
Petite erreur dans la phrase « En haut le circuit de lampe avec l’accumulateur LiPO, l’inter qui alimente en parallèle les 2 LED blanches munies chacune de leur LED. »
C’est la LED et sa résistance :p
Moi j’aime bien ce genre de rubriques mais effectivement le titre est trompeur. C’est plus un démontage qu’un hack.
Et vive le pi-tong !
Je trouve ça super 🙂 … je suis un grand fan de tes post et j’admire ton super boulot.
Je suis un vieux de la vieille (1961) et je passe mon temps à bricoler, tout et rien, juste histoire de voir comment ça marche…. je suis de la génération de ces fameux livres « dit comment ça marche ».
Bonne vacances
Serge
Bonjour Serge
bin oui on est de la même époque….
merci pour ton commentaire ! 😉
encore un peu de patience, je bosse tout l’été
c’est les autres qui sont en vacances
et les miennes c’est pour fin août 🙁
la framboise se mettra en repos un quinzaine
vers Valence… Non, l’autre, plus bas… en Espagne!
A bientôt
Cordialement
François
Un sujet qui serait bien à traiter , c’est celui de l’adaptation des tensions pour faire fonctionner des composants 5V TTL / CMOS avec les 3,3V des broches GPIO .
Éventuellement faire une rubrique ou on pourrait trouver des datasheet de composants adaptés pour le fonctionnement en 3,3V .
Voir aussi comment protéger au mieux le RPi pour ne pas qu’il se détruise suite à une auto alimentation via les broches GPIO (alimentation externe).
merci pour ces idées ! j’achète !
Bonjour,
Je vous confirme que cette rubrique a bien sa place sur votre blog, ça peut donner des idée.
J’ai moi même cherché à bidouiller une lampe de poche pour créer un éclairage commandé par notre framboise préférée pour un robot !
Encore et toujours merci pour ce blog.
Mathieu
Merci Mathieu
oui c’est vrai qu’un hack aurait été de piloter la lampe par un RasPi
Cordialement
François
Resterait à faire de vrais tongues avec énergie obtenue du pas du marcheur…
Longue vie au pi-rates.
trop tard c’est déjà breveté !
http://ec.europa.eu/environment/ecoap/about-eco-innovation/good-practices/eu/455_fr.htm
« Les dispositifs de récupération d’énergie incorporés dans la semelle des chaussures utilisent des polymères électrostrictifs. L’énergie électrique résulte de la déformation de ces éléments due aux mouvements de la personne qui porte ces souliers. Les créateurs de cette chaussure estiment que cette technologie peut convertir l’énergie produite par une personne pesant 50 kilos en 5 W d’électricité et générer 5 J/s. Cette énergie peut permettre d’alimenter des équipements de surveillance de la santé, des systèmes de positionnement à capacité globale (GPS) ou d’autres petits appareils électroniques. »
Cordialement
François
Plop,
Beaucoup des articles de l’ami François ne sont que des traductions littérales d’articles parus en Anglais. C’est d’ailleurs une des raisons d’existence de ce blog. Permettre aux francophones de profiter de toutes les ressources.
Mais avouez chers amis lecteurs de ce blog, que lorsque François se lâche pour traiter ses propres sujets, et qu’il utilise ce ton décalé qu’on ne retrouve pas dans des traductions, c’est pur plaisir 🙂
Longue vie à ce blog ! Et plein d’apartés : nous aimons la Framboise, parce que nous aimons la bidouille. Eh, eh eh !
Par ailleurs et puisqu’on parle dans l’article avec émotion du maître du calembour et de l’à-peu-près de précision, je me permets de vous proposer un petit intermède musical : http://www.youtube.com/watch?v=SgTnwn7Xu-w
Les amateurs de fruits rouges apprécieront. 😉
merci Zeb
😉
je récidiverai sans doute !
Sympa ta rubrique 😉 ça m’a donné envie de « tenter » de réparer mon module GPS bluetooth solaire.
Il ne marche plus par contre je n’ai pas réussi a voir si cela vient de la batterie ou du capteur solaire qui est HS…
Va falloir que je teste tout ça 😉
merci Nabaz45
j’ai d’autres « bornes solaires » de chez GIFI en préparation…
à suivre
Cordialement
François
Ping : Hacker une lampe à LEDs de chez Action - Framboise 314, le Raspberry Pi à la sauce française....