Publié le 22 mai 2022 - par

Carte SeeedStudio Lora Grove E5

Bien parti dans ma remise en état de la passerelle LoRa sur TTN (article précédent) j’ai reçu de chez SeeedStudio -pour la tester- leur carte LoRaWan Grove E5. Mon idée dans le futur serait de la coupler (en deux mots) avec un Raspberry Pi PICO pour faire un IoT à faible coût et faible consommation. Merci à ceux qui me rappellent à chaque article du même genre qu’on peut le faire avec un Arduino ou un ESP, mais mon choix c’est la famille Raspberry Pi  et du coup, je développe mes projets avec le Raspberry Pi 😛 Je vous rassure, je fais des trucs avec des Arduino aussi ! Après les pages du blog sont ouvertes et si vous voulez y publier vos projets Arduino, ils seront les bienvenus ! On n’est pas chauvin 😆

Cliquez pour avoir de l’information sur les niveaux

J’ai classé cet article pour les utilisateurs avancé, du fait de la multiplicité des techniques et technologies mises en œuvre… On en reparle plus loin dans l’article.

SeeedStudio m’a gracieusement envoyé cette carte LoRa Grove E5 pour les tests. C’est donc un

============= Article sponsorisé =============

Les liens vers la boutique SeeedStudio ne sont pas affiliés. Ils m’ont offert le matériel et j’ai choisi de rédiger cet article, tout en conservant ma liberté rédactionnelle.

Carte Grove LoRa E5 – SeeedStudio

Déballage

La carte est livrée dans un carton épais qui l’a bien protégée, malgré quelques traces d’écrasement.

La carte est dans un sachet fermé, avec un câble Grove qui permet de la raccorder directement sur un shield Grove Arduino, un Pico Grove ou autre… Dans mon cas, je vais simplement utiliser cette prise Grove pour y connecter des fils Dupont et relier la carte LoRa E5 aux GPIO du Raspberry Pi 400. (En noir sous le sachet c’est un Tshirt d’électronicien avec un transistor floqué dessus. Merci SeeedStudio pour ce goody). Le module se pilote via le port série avec les commandes AT.

La carte comporte peu de composants. A gauche la prise Grove, au centre le circuit LoRa-E5 et à droite l’antenne intégrée qui est un fil enroulé. Il y a également une prise UFL marquée ANT dans l’angle avant gauche. Cette prise permet de connecter une « vraie » antenne ou un adaptateur UFL SMA à fixer sur un coffret. Attention : ce genre de prise n’est pas fait pour être branché/débranché en permanence ! Il faut limiter au maximum le nombre de connexions/déconnexions de l’antenne sous peine de détériorer le connecteur…

Je n’ai pas trouvé d’info sur le fait de relier simultanément une antenne au connecteur UFL tout en ayant déjà une antenne embarquée… A priori je dirai c’est l’une ou l’autre mais je vais essayer d’avoir l’info via un contact chez SeeedStudio.

Update : Merci à Lakshantha pour la réponse à cette question

Regarding the antenna question, you could plug-in an external antenna into the UFL socket while the built-in antenna is still there. However, to get the best antenna performance, it is recommended to remove the built-in antenna and then connect the external antenna.

COnclusion : pour avoir le meilleur rendement, si vous utilisez une antenne connectée sur la prise UFL, il vaut mieux dessouder l’antenne intégrée (le bout de fil enroulé).

Le module Lora E5

Le module LoRa-E5 LoRaWAN est conçu par ST avec la puce ST STM32WLE5JC, MCU ARM Cortex M4 à ultra-basse consommation et un circuit LoRa SX126X. Il prend en charge le mode (G)FSK et LoRa. Les bandes passantes de 62,5 kHz, 125 kHz, 250 kHz et 500 kHz peuvent être utilisées en mode LoRa®, ce qui le rend adapté à la conception de divers nœuds IoT, prenant en charge les normes EU868 et US915 avec certification CE et FCC. Vous pouvez consulter la datasheet de la STM32WLE5JC en cliquant sur ce lien.

  • Consommation ultra-faible : courant de veille de seulement 2,1 µA (mode WOR).
    Taille extrêmement compacte : 12mm * 12mm * 2.5mm 28 broches SMT
  • Haute performance : TXOP=22dBm@868/915MHz ; sensibilité -136.5dBm pour SF12 avec 125KHz BW.
  • Utilisation longue distance : budget de liaison de 158dB
    Connectivité sans fil : Protocole LoRaWAN® intégré, commandes AT, prise en charge du plan de fréquences LoRaWAN® global.
  • Compatibilité mondiale : large gamme de fréquences ; EU868/US915/AU915/AS923/KR920/IN865
  • Grande flexibilité : Pour les utilisateurs qui souhaitent développer des logiciels sur le MCU du module, d’autres GPIO du MCU peuvent être facilement manipulés, notamment UART, I2C, ADC, etc. Ces interfaces GPIO riches sont utiles pour les utilisateurs qui ont besoin d’étendre les périphériques.
  • Certifié FCC et CE

Le module est disponible pour environ 10$ chez SeeedStudio. SeeedStudio est le partenaire officiel agréé de ST pour les solutions STMicroelectronics, des modules aux cartes de développement, et des services de prototypage avec Seeed Fusion et la personnalisation de l’intégration en fonction de vos besoins.


Si vous n’êtes pas tout à fait familier avec LoRa et que vous souhaitez en savoir plus, notamment sur ce qu’est LoRa ? Comment LoRa fonctionne-t-il ? Quels sont les avantages et les inconvénients de LoRa ? LoRa et LoRaWAN, l’architecture du réseau LoRa, les applications de LoRa, etc., Vous pouvez consulter cet article LoRapedia, qui présente LoRa et LoRaWAN en détail (en Anglais). Vous trouverez plus d’informations sur la carte et sa programmation en Arduino sur le Wiki de la Grove E5 LoRa.

Les cartes de la série LoRa-E5 possèdent un micrologiciel de commande AT intégré, qui prend en charge les protocoles LoRaWAN de classes A/B/C et couvre un large plan de fréquences : EU868/US915/AU915/AS923/KR920/IN865. Avec ce micrologiciel de commande AT, les développeurs peuvent facilement et rapidement construire leur prototype ou leur application.

Implantation des composants sur la carte Grove-LoRa-E5. Trois indicateurs à LED sont présents sur la carte.

Le firmware de commande AT contient un chargeur de démarrage pour DFU et l’application AT. La broche « PB13/SPI_SCK/BOOT » est utilisée pour contrôler le LoRa-E5 afin de rester dans le bootloader ou de sauter à l’application AT. Lorsque PB13 est HAUT, le module passe à l’application AT après la réinitialisation, avec une vitesse de transmission par défaut de 9600 bauds. Lorsque PB13 est BAS (appuyez sur le bouton « Boot » de la carte LoRa-E5 Dev Board ou LoRa-E5 mini), le module reste dans le bootloader et transmet le caractère « C » tous les secondes à une vitesse de 115200 bauds.

Vous disposez ici du schéma de la carte. Les LED Tx et Rx sont bien activées lors de la communication avec le Raspberry Pi 400. Il faut cependant noter que la LED rouge reliée à JP9 sur le module LoRa-E5 n’est pas pilotable par une commande AT (ce qui est bien regrettable). Elle ne pourra être commandée que depuis un firmware su ST32 modifié. Pour du test et du debugage de la liaison série et des commandes AT la possibilité de l’activer via une commande AT aurait été intéressante. Un truc du genre AT+LED=ON  et AT+LED=OFF (suggestion pour les dev. de Seeedstudio 😉 )

Pour les anciens comme moi qui ont programmé au siècle dernier des tas de modems avec les commandes AT, ce mode de programmation/configuration est « naturel ». Si vous n’êtes pas habitué à ce genre de commandes, vous pouvez consulter la documentation des commandes AT de la carte Grove-LoRa-E5. Certaines commandes AT sont communes aux différents appareils, d’autres sont spécifiques quand il y a des fonctions particulières…

Connexion

J’ai choisi d’alimenter la carte en 3,3 volts. La connexion d’alimentation est faite à partir de la prise Grove. Le Tx du Raspberry Pi rejoint le Rx de la carte et le Tx de la carte rejoint le Rx du Raspberry Pi 400.

Le Raspberry Pi 400 a été équipé d’une carte micro SD fraîchement installée avec Raspberry Pi OS et mise à jour. La liaison série a été préparée pour que le Raspi400 puisse communiquer via son port série (L’article sur le port série du Pi 400 est ici). Le test est réalisé en court-circuitant avec un fil Dupont femelle/femelle les broches 8 et 10 du port GPIO. Si vous n’avez pas l’habitude, insérez une résistance de 330Ω à 1KΩ qui protègera le GPIO en cas d’erreur…

Pour le test utilisez putty ou minicom en 9600 N81 sans contrôle matériel de flux. Ne passez pas à la suite tant que vous n’avez pas vérifié le bon fonctionnement du port série : Quand vous tapez une lettre au clavier, elle doit apparaître sur l’écran du terminal (putty ou minicom). Seulement après vous pouvez connecter la carte Grove-LoRa-E5. Quand vous tapez AT elle répond +AT: OK  ! Tout va bien, continuez… sinon cherchez la cause du mauvais fonctionnement…

Relevez les paramètres qui seront utiles pour la suite (tapez les commandes AT qui sont en gras) :

AT+ID=DevEui
+ID: DevEui, 2C:F7:F1:20:32:30:C7:28
AT+ID=AppEui 
+ID: AppEui, 80:00:00:00:00:00:00:06

Si vous avez un retour de la carte qui indique un timeout systématique :

AT
+INFO: Input timeout
+AT: OK

essayez de taper

AT+UART=TIMEOUT, 0  (j’ai fait un copier coller pour éviter les délais de frappe)

Cette commande dévalide la fonctionnalité de timeout et permet de saisir normalement les commandes. (Voir p52 de la doc des commandes AT)

Connecter la carte à The Things Network

Si besoin reportez vous aux articles précédents sur LoRa ou à la documentation de The Things Network (TTN). Il faut avoir une gateway installée (voir articles précédents) et opérationnelle pour pouvoir envoyer des données vers le serveur. Ouvrez la console et dans Applications, cliquez sur Ajouter une application. Donnez un identifiant à votre appli (minuscules, chiffres et tirets uniquement). Le reste est facultatif. Cliquez sur Create application.

L’application étant créée, on peut lui ajouter un ou plusieurs appareils (device). Cliquez sur
 + Add end device  pour ajouter notre carte LoRa-E5.

Renseignez les différents champs requis. Le DevUI, AppEUI et AppKey ont été relevés sur les réponses de la carte LoRa-E5. Générez une AppKey en cliquant sur le bouton Generate. Incorporez cette AppKey au programme.

Le programme lora-E5.py envoie la chaine 12 34 56 78  vers TTN. Les données sont transmises sous forme d’octets avec CMSGHEX :

data = « AT+CMSGHEX=\ »12345678\ » »

Vous pouvez le télécharger ici. Chargez le programme lora-E5.py dans Thonny et exécutez-le. Observez les « live data » dans TTN et vous devez voir la chaîne de caractères arriver…

la version lora-E5-v2.py envoie la chaine toutes les 15 secondes. Cette fois ci on envoie de l’ASCII avec  data = « AT+CMSG=\ »12345678\ » »

Voyez la différence ci-dessous

Le format Cayenne

J’avais expliqué dans les articles précédents que le format Cayenne permet de compresser les données à envoyer. Par exemple avec seulement 4 octets on sait que c’est le canal 1, qu’il indique une température et que le codage est sur 2 octets. Il y a aussi tout un tas d’autres valeurs qui sont codées ainsi (temp, pression, humid, luminosité, accélération, entrées/sorties analogiques et numériques, longitude, latitude…). Par exemple :

01 67 00 D7 :

  • 01 = 1d => canal 1
  • 67 = 103d => Capteur de température valeur sur 2 octets
  • 00 D7 = 215d => 21.5°C (valeur/10)

Ici je transmets la valeur de la température du CPU du PI400. 01 A3 vaut 419 donc le CPU est à 41.9 degrés ! fastoche ! Sur l’écran, on voit que la température est affichée sous la forme :
Ce qui signifie que le code 01 67 01 A3 a été décodé par TTN en utilisant le protocole Cayenne LPP. Comment ?

Il suffit d’aller dans Applications => Payload formatters => Uplink => choisissez Cayenne LPP => cliquez sur Save chages. Tout ce que vous allez téléverser maintenant (upload/uplink) sera interprété comme étant au format Cayenne LPP.

Il existe une librairie que vous pouvez utiliser pour mettre vos payloads au format Cayenne LPP. Pour ma part j’aime bien commencer en codant manuellement pour bien comprendre ce qui se passe… Le programme qui envoie les données au format Cayelle s’appelle lora-E5-v3.py et vous pouvez le télécharger ici.

Ajouter un bouton poussoir

On peut aussi ajouter un bouton poussoir, un contact… et transmettre sa valeur à TTN.

Bon, je ne vais pas vous mentir, pour les tests j’ai ajouté… un fil Dupont et je fais le contact à la main, vous le verrez dans la vidéo 😀 Le fil est connecté entre les broches 39 (une masse) et 37 (le GPIO26).

Le programme lora-E5-v6.py que vous pouvez télécharger ici, vous montre comment ajouter un bouton poussoir et transmettre son état. Dans la copie d’écran ci-dessus on voit que la température CPU est à 4104°C et que le bouton qui était appuyé (1) a été relaché car il est passé à 0 (ouep ! j’ai débranché le fil Dupont).

Piloter une LED depuis Cayenne

On a parlé de Cayenne pour coder la payload (charge utile) envoyée à TTN. Cayenne a été lancée en 2016. A l’époque ils m’avaient contacté et j’avais (modestement) participé au lancement avec un article https://www.framboise314.fr/avec-cayenne-pimentez-la-gestion-de-votre-raspberry-pi/. Cayenne est une solution gratuite, accessible en ligne ou via une application mobile, permettant aux développeurs et aux créateurs de concevoir en quelques heures des solutions IoT. Depuis 2016 Cayenne a bien grandi et propose des interactions avec des dizaines de serveurs et des centaines d’objets connectés.

Pour piloter la LED on va créer au niveau de la payload dans notre programme Python une sortie numérique pour recevoir l’ordre de Cayenne (au niveau de Cayenne on aura un bouton poussoir sur l’écran).
J’ai connecté la LED directement sur le GPIO16 via une résistance de 470Ω. L’idée c’est que lorsque je clique sur le bouton sur le dashboard (tableau de bord) de Cayenne, l’info est transmise à TTN qui répercute vers la Gateway, qui envoie le message à mon Pi400… qui allume la LED. Si on était en local et en Python, tu cliques et ça s’allume… ici on doit attendre les transfert des payloads, la communication entre les différents acteurs et … ce n’est pas instantané. Après si tu surveilles l’état d’une cuve et que tu sais qu’elle est pleine 30 secondes après, ce n’est pas grave, dans la mesure où les systèmes de régulation locaux ont déjà dû arrêter les pompes… Simplement tu est prévenu avec un petit temps de latence. C’est le même principe pour la relève des compteurs d’eau ou de gaz…

ON NE TRAVAILLE PAS EN TEMPS RÉEL. IL FAUT ACCEPTER
UN DÉLAI INHÉRENT A LA TECHNOLOGIE UTILISÉE.

J’ai créé un champ 03 00 dans la payload pour recevoir le retour de Cayenne. (digital input canal3). La présence de ce champ fait apparaître le bouton qui permettra de commander la LED dans l’interface Cayenne.

Créer l’objet connecté dans Cayenne

Il vous faut un compte Cayenne. Si vous n’en avez pas crééez en un. Cliquez sur Add new… pour créer un objet connecté. Dans Devices & Widgets sélectionnez The Things Network et descendez jusqu’à trouver Cayenne LPP.

Cliquez sur la flèche à droite de la ligne

Puis remplissez les champs demandés et surtout le DevEUI qui servira à Cayenne pour récupérer les données. Indiquez si l’objet est fixe ou mobile. S’il est fixe indiquez une adresse (au moins la ville).

Cliquez ensuite sur Add device. Il peut se passer un certain temps avant que la connexion s’établisse, soyez patient(e).

Après un certain temps, vous aurez des data qui vont s’afficher dans la zone Data.

Cliquez pour agrandir

Et le Dashboard va vous afficher un certain nombre d’informations. Ici de gauche à droite :

  • La température CPU = 39,9°C
  • L’état de la LED 0/1 ici en bleu = allumée
  • L’état de l’interrupteur ici Closed
  • En bas la situation géographique d’après les coordonnées fournies
  • A droite des informations sur le bilan de la liaison radio

Si on regarde la console de Thonny, on voit que la carte a bien reçu une réponse :

RX : « 030064FF »

0300 indique le canal et le type de capteur (digital input canal 3). Ce qui nous intéresse c’est le 64 FF qui indique l’allumage de la LED.
Pour l’extinction de la LED, la carte reçoit 00 FF. J’ai choisi de traiter ces deux valeurs en les extrayant de la chaine de caractères reçue de la carte pour décider d’allumer la LED ou pas.

 

Le programme LoRa-E-v7.py utilise Cayenne et permet d allumer éteindre la LED à distance et de surveiller l’état du contact. Vous pouvez télécharger lora-E5-v7.py ici.

Cayenne sur tablette

Il est possible de se connecter au compte Cayenne depuis une tablette, ceci permet de consulter l’état de ses objets connectés de partout dans le monde, et d’interagir si besoin.

Sur cette vidéo on voit les séquences Tx/Rx illustrées par l’allumage des LEDS.
Tx des Données, RX puis quelques secondes après le retour Rx qui confirme la réception par TTN.

Vidéo

Conclusion

La carte Grove Lora E5 de SeeedStudio est facile à mettre en œuvre dans le cadre d’une liaison LoRa. Sa faible consommation en veille (annoncée à 60µA) permet d’envisager des objets connectés alimentés par pile ou batterie avec des durées de vie élevée.

Cayenne est la solution « conviviale » mais on peut utiliser bien d’autres méthodes avec TTN, passer par le protocole MQTT, enregistrer et traiter les données reçues dans une base de données, générer des graphes, des alertes… A vous de jouer.

Pour ceux qui découvrent mes articles, je rappelle qu’utiliser le Raspberry Pi est un choix éditorial et que je suis tout à fait conscient qu’il y a d’autres solutions parfois plus pertinentes (Arduino, ESP…). Je ne suis pas un développeur mais un maker. Mes programmes sont destinés à la PoC (Preuve de Concept), et à vérifier la faisabilité des projets. Je laisse aux développeurs professionnels la réalisation de programmes fiables et « bien conçus ». Pour moi, du moment que ça fonctionne, c’est bon ! Après si vous écrivez des super programmes n’hésitez pas à les publier (envoyez moi le lien que je rajouterai à l’article) ou à me les envoyer pour que je les ajoute dans l’article.

L’idée c’est le partage et la coopération. Ça ne fait pas avancer les choses si chacun développe des super trucs dans son coin mais les garde pour lui. Autant les offrir à la communauté et permettre à d’autres de découvrir, d’aller plus loin d’améliorer… Laissons aux entreprises l’espionnage industriel, les brevets, les chasseurs de têtes et avançons ensemble (enfin c’est juste mon avis).

La position d’Orange Live Objects

Les opérateurs en France

Tout d’abord il faut rappeler que LoRa comme SigFox sont des inventions françaises. La situation de LoRa en France est en évolution. Parmi les concurrents de cette technologie, Sigfox vient de connaître un coup de chaud et a été racheté par le singapourien Unabiz.

On a sur LoRa deux opérateurs majeurs en France, Bouygues avec Objenious et Orange Live Objects. Ils utilisent leurs pylônes de téléphonie 3G/4G/5G répartis sur toute la France pour y positionner des antennes et des équipements LoRa. Cela assure une couverture importante et à longue distance, à l’extérieur et très souvent à l’intérieur des bâtiments. C’est fonction de la puissance d’émission des cartes LoRa et des antennes utilisées.

Objenious ne proposera plus LoRa à partir de septembre 2022, privilégiant l’offre des technologies cellulaires LTE-M et NB-IoT. L’intérêt pour l’opérateur est d’utiliser son réseau téléphonique 4G/5G pour l’IoT, et ne plus avoir à entretenir un réseau LoRa annexe. Pour le client… Bin si vous avez des centaines ou des milliers d’objets connectés, ça veut dire… tout reprendre, changer les cartes, ajouter une carte SIM M2M (Machine to Machine), reprendre des abonnements… Le bazar quoi. Vous allez me dire bah pas besoin de carte SIM M2M, on prend une carte à 2 balles que pour la data et ça le fait ! Méfiance, camarades, les opérateurs détectent que vous utilisez une carte SIM « normale » pour du M2M et au bout d’un moment peuvent désactiver la carte SIM (lisez bien les contrats). Mais vous n’êtes pas prévenu(e) et si l’objet envoie une alarme… vous ne la recevrez jamais.

Pour Orange Live Objects, ils annoncent qu’ils vont maintenir leur réseau LoRa au moins jusque fin 2027.

Zones couvertes par LoRaWAN et zones blanches

La couverture LoRa d’Orange est vraiment importante (accès à la carte par ce lien) :

Carte de couverture Orange Live Objects

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Ce maintien du réseau LoRa à plus long terme a entraîné une « migration » des clients Objenious vers Live Objects d’Orange dont m’a parlé le service commercial de l’opérateur. Pas besoin de carte SIM (facturée), le DevEUI de l’objet connecté suffit pour se déclarer sur le réseau LoRa.

Pour mes tests j’utilise TTN (The Things Network) mais il m’arrive d’avoir des demandes provenant d’entreprises sur la faisabilité de projets. Et justement j’ai eu une demande d’une entreprise qui a des installation un peu partout en France et souhaite avoir des remontées d’informations. Le choix de TTN n’est pas pertinent dans ce cas car il faut une Gateway installée à proximité pour capter les signaux de la carte LoRa. Si on regarde l’existant pour TTN et pour Helium :

carte de couverture de TTN

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Carte de couverture Helium

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On voit que la couverture de ces réseaux se limite bien souvent aux grandes villes et qu’une grande partie de la France reste en zone blanche. Vous imaginez bien qu’une entreprise qui a des centaines d’objets connectés ne va pas pouvoir installer une gateway sur chaque site d’implantation (il faut un accès Internet, une gateway, une antenne…) et qu’elle va se tourner d’office vers un opérateur qui a une zone de couverture conséquente (Orange ou Bouygues). Et on ne parle même pas des objets mobiles ! (Conteneurs, wagons, camions, …)

Mes demandes pour Orange Live Objects

Suite à cette demande d’entreprise qui ne souhaitait pas utiliser une solution « clé en main » mais plutôt développer en interne une solution IoT basée sur des solutions disponible à moindre coût, j’ai contacté Orange. Ils font un contrat de test sur 3 mois avec un maximum de 10 objets. Ce genre d’essai m’aurait bien plu, sauf que c’est réservé aux professionnels et que vous avez beau être un maker (reconnu ?), auteur technique (livres et articles dans des revues), FabManager du FabLab Utopi du Creusot… eh bien si vous n’êtes pas un professionnel déclaré avec N° de SIRET (Taxes, URSAFF, TVA et tout le bazar)  vous n’y avez pas droit. La réponse du service commercial d’Orange :

Bonjour François,
Tout d’abord, félicitations pour ces beaux projets IoT. Cependant, il est possible d’ouvrir un compte test ou commercial uniquement que si le client est un professionnel, ce n’est pas une offre ouvert au grand public malheureusement …
Bien cordialement

Moi qui pensais que publier des articles sur l’utilisation du Réseau LoRa d’Orange pouvait être gagnant/gagnant en faisant connaître leur solution à des ingés et techs d’entreprise, je me trompais.

Suite à la publication de mes aventures sur les réseaux sociaux, je remercie les nombreux makers/lecteurs qui m’ont proposé d’utiliser le N° de SIRET de leur entreprise pour obtenir ce contrat de test. Je garde ces propositions en attente, j’ai aussi le N° de SIRET du FabLab mais je ne peux pas l’utiliser sans l’accord du bureau. Merci également à ceux qui ont relayé mes messages à destination de  décideurs chez Orange, y compris des personnes travaillant chez l’opérateur 😉

Si cette demande aboutit j’ajouterai un article sur l’utilisation du réseau Orange Live Objects (réservé aux professionnels) avec ces cartes LoRaWAN plutôt destinées aux makers, mais que les professionnels peuvent utiliser pour développer leurs propres objets connectés.

Update du 4 novembre 2022 :

SeeedStudio vient d’ouvrir un entrepôt en Allemagne. Bonne nouvelle pour les #makers 🇫🇷 français clients de SeeedStudio puisque les frais de port vont diminuer et les délais de livraison seront réduits !

Sources

en Python

https://www.hackster.io/sidikalamini/full-stack-rpi-chirpstack-lorawan-environment-dashboard-f51bd0

https://help.ubidots.com/en/articles/5471017-events-manage-downlink-messages-to-tts-v3-using-webhooks

Mise en œuvre du module LoRa-E5 sur Disk91.com

Carte SeeedStudio par Elektor : https://www.elektor.fr/seeed-studio-lora-e5-stm32wle5jc-development-kit

Resources

Datasheet:

SDK:

Support technique

Consulter le forum SeeedStudio.

 

 

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À propos François MOCQ

Électronicien d'origine, devenu informaticien, et passionné de nouvelles technologies, formateur en maintenance informatique puis en Réseau et Télécommunications. Dès son arrivée sur le marché, le potentiel offert par Raspberry Pi m’a enthousiasmé j'ai rapidement créé un blog dédié à ce nano-ordinateur (www.framboise314.fr) pour partager cette passion. Auteur de plusieurs livres sur le Raspberry Pi publiés aux Editions ENI.

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